Prendre soin d’un enfant en thérapie demande à le rejoindre dans son propre imaginaire, sa spontanéité et sa créativité. C’est lui offrir, en tant que Thérapeute, dans l’enveloppe psychique qu’est le cabinet, une capacité à être créatif, malléable mais pour autant structuré et contenant. C’est être là, ici et maintenant, et s’engager pleinement dans le « Jeu » comme « Je ». Recevoir un enfant en thérapie, c’est prendre soin de sa croissance mais aussi accompagner la complexité de son milieu de vie et de sa situation familiale. C’est prendre soin de l’histoire du symptôme, c’est ouvrir des possibles ; c’est explorer les dynamiques des relations intrafamiliales pour se donner une chance de la transformation, de résilience ou encore d’un cheminement vers l’acceptation. Si les conditions le permettent, c’est offrir à l’enfant et son système familial une possibilité de se rejoindre pour co-créer, co-construire, co-exister pour une (re)mise en mouvement plus ajusté.
Ensemble, prenons le temps de cette rencontre pour votre enfant et cheminons ensemble dans l’exploration de vos ressources créatrices et d’un agir-ensemble vers le mieux-être au service de votre enfant.
« Dans la Maison du Jeu, nous nous acceptons tels que nous sommes. Mieux : nous nous aimons tels que nous sommes. Quel cadeau ! Rien à prouver… et n’est-ce pas le meilleur creuset pour grandir. À travers des gestes de jeu, d’infinis recommencements, de déconstructions, de constructions… je lui dis sans le dire : n’aie peur de rien ; bougeons des éléments et trouvons des réponses. »
Pascal Deru
La notion d’enfance, la place et le rôle de l’enfant dans l’histoire de nos sociétés ont évolué. Chaque époque porte un regard singulier sur l’enfant, sa place dans la société en fonction du contexte historique, sociétal, culturel et familial.
Aujourd’hui, dans l’enfance, nous distinguons trois périodes : la petite-enfance, de 3 à 6 ans, l’enfant a besoin de découvrir le monde sensoriel et manuel ; l’enfance, de 6 à 9 ans, l’enfant a besoin de découvrir les règles du jeu social ; la pré-adolescence de 9 à 12 ans, l’enfant a besoin d’explorer la complexité du monde. Après 12 ans, l’enfant commence à s’affranchir des repères familiaux pour entrer dans l’adolescence.
L’enfance est donc une période intense, ponctuée par de nombreux changements très importants qui nécessitent des adaptations constantes. Elle est pleine de complexité car de nombreux facteurs participent à l’épanouissement des capacités créatrices psychiques de l’enfant.
L’enfance est une période d’ouverture au monde, ici et maintenant. C’est celle du jeu, des explorations, des découvertes, de l’inconnu, de la spontanéité, de la curiosité, de l’élan vital, de l’authenticité, du questionnement, du rêve, de l’imaginaire, de la subjectivité, de la rencontre avec l’altérité…
Mais cette ouverture au monde se fait à travers le filtre familial dont l’enfant est souvent l’expression car il est un être dépendant de ses figures d’attachement. Il va alors chercher à s’appuyer sur ce lien de support, un étayage, un cadre qui lui permet de se développer, de prendre appui pour croître et résoudre des éprouvés.
L’enfance est une période, de mobilisation dans un ajustement permanent à un environnement changeant. Le contact est le moteur de la croissance. L’enfant transforme le monde autant qu’il est transformé. Aussi petit soit-il, il est acteur dans la relation.
Ainsi, les enfants sont impactés par leur environnement dont ils sont dépendants et absorbent le climat émotionnel de leur entourage ayant des répercussions sur le comportement ou le corporel. Comme l’a évoqué si justement Patrick Ben Soussan, il est important de souligner que « La parentalité ne tombe pas du ciel. Il est très nouveau de penser que toute mère vacille à la naissance de son enfant, que l’édifice paternel a la tremblote, et de constater que beaucoup de couples sont éprouvés tout au long de cette période ou se séparent. La famille d’aujourd’hui a peu de chose à voir avec celle d’il y a cent ans, alors que beaucoup de nos références en sont héritées. Il est important d’aider les parents à penser ce qu’ils vivent durant cette période. »
Travailler avec l’Enfance, c’est un travail en équipe, thérapeute-parents, quand cela est possible. C’est aussi rejoindre l’enfant dans ses modalités très spécifiques d’être au monde, dans sa façon d’apparaître, ses modes d’expressions naturels. C’est se relier à lui dans l’action et le mouvement, avec authenticité et simplicité. C’est s’immerger dans le jeu, l’imaginaire, l’agir, le sensoriel, l’émotionnel et le partage à travers lesquels il va pouvoir explorer, s’explorer et ainsi avoir accès à ses ressources, à ses propres solutions transformatrices.
« L’enfance est une chose étrange, à la fois adorable et exténuante, un trésor et un chaos. »
Christian Bobin
Accompagner un enfant c’est :
ACCUEILLIR
Accueillir votre enfant et vous, parent-s, dans la complexité de la demande. Je suis au service de l’enfant ; je suis son thérapeute mais je suis aussi le thérapeute de la situation familiale. Je prends soin d’accueillir vos éprouvés et ceux des membres de la famille. C’est ainsi, aussi, que l’on soutient l’enfant. Je vous accueille tels que vous êtes avec vos doutes, vos histoires, vos cheminements, vos insécurités, vos questionnements, sans jugement. Être parents, c’est faire ce que l’on peut, avec ce que l’on a, où nous sommes maintenant.SÉCURISER
Sécuriser l’enfant en l’accueillant dans un espace thérapeutique confidentiel, calme, contenant, neutre, chaleureux, rassurant et suffisamment stimulant avec à disposition des media créatifs, d’expression libre, des jeux. Le cabinet est aménagé afin que l’enfant puisse se sentir à sa juste place. Ma posture sera à sa hauteur et suffisamment contenante pour le sécuriser dans un ancrage relationnel et corporel. Le temps qui lui sera dédié sera d’une heure, au rythme d’une fois par semaine, à adapter selon la situation de chacun ; ceci pour prendre soin de l’accueil et de la séparation. Ce n’est pas parce que c’est un enfant, que le temps de la séance est plus courte. La confidentialité et la discrétion de nos échanges seront bien évidement respectées et cela lui sera rappelé pour le sécuriser et le mettre en confiance. Il lui sera offert son espace thérapeutique, neutre, séparé de son quotidien, préservé : C’est toute son intimité, sa différence, ses éprouvés, sa souffrance qui va pouvoir se dire. Il pourra inviter ses parents, sa famille qui pourra à son tour, en toute sécurité, dire les choses qui sont importantes à ses yeux.
« Les souffrances des petits ne sont pas des petites souffrances. »
Janusz Korczak
ASSOCIER ET CO-CONSTRUIRE
Associer, vous, parent-s, à la démarche en vous écoutant et en vous donnant votre place dans le processus, si cela est en cohérence avec la problématique et les éprouvés de l’enfant pour lesquels vous venez au cabinet ; vous êtes les mieux placés et le principal acteur pour soutenir votre enfant dans son quotidien, à pouvoir faire évoluer le contexte ou son environnement ; cela peut ainsi impliquer de possibles prises de conscience, des changements de regards pour de meilleurs ajustements. Si cela sert le processus de la situation, l’enfant et moi thérapeute, nous vous inviterons dans l’espace thérapeutique et vous serrez associés à travers des échanges, des partages, des activités, des jeux avec votre enfant en séances ponctuelles pour vous permettre de bien saisir le processus dans lequel se trouve votre enfant et contacter des modalités d’être, des ajustements à mettre en place dans le cadre familial. C’est ainsi construire une alliance avec vous, parents, pour prendre soin de votre enfant inclus dans une situations familiale. Le développement de l’enfant peut-être considéré comme l’expression d’une situation familiale, sociale et culturelle qui lui procurent les conditions de son existence. Le mal-être de l’enfant peuvent être l’expression des difficultés d’un groupe social ou familial à réguler et transformer ensemble des éprouvés. Il s’agit alors de réguler et transformer ensemble des vécus plus ou moins soutenables en mobilisant les ressources de la situation. C’est élargir le regard et prendre soin des enjeux familiaux, trans-générationnels et sociétaux. C’est créer des ponts, c’est ouvrir une dynamique groupale et donner la place aux interactions systémiques. Si besoin, il s’agira aussi d’intégrer un « nous » autour de l’enfant à la manière d’un réseau qui coopère en synergie et s’adapte pour son bien-être et sa sécurité incluant aussi les différents praticiens (psychomotricien, pédopsychiatre, orthophoniste…). Je ne sépare jamais l’enfant de son contexte familial.
S’IMMERGER, EXPLORER
S’immerger, explorer, se relier à l’enfant en m’immergeant dans son monde, dans ses imaginaires signifiants où tout se joue. Je m’implique en jouant avec l’enfant, dans l’exploration de différents types de langages et d’expressions qui va se choisir au moment présent, tels que le conte, la lecture d’histoires, l’écriture d’histoires à deux mains, les constructions, le dessin, le jeu, le modelage, la danse, les marionnettes, la musique, la voix, le mouvement et la gestualité. Le mouvement et la place des ressentis corporels ont une grande place dans ma pratique. Ils peuvent être un grand levier de transformation. Pour l’enfant, le jeu est un moyen de créer des ponts, de faire des projections, d’exprimer ce qui ne peut pas être dit avec des mots, se libérer émotionnellement, de maîtriser ses angoisses, d’explorer des stratégies créatives pour trouver ses propres solutions d’ajustement face aux souffrances, aux difficultés et aux situations. L’expression libre avec des média créatifs et le jeu aident à mieux tolérer une réalité intérieure et se différencier du monde extérieur. Il s’agit d’aider l’enfant à rencontrer en lui-même et dans l’environnement les moyens de sa résilience, de dépasser les difficultés actuelles et de continuer sa croissance.
AGIR
L’aspect dynamique de la thérapie permet à l’enfant de prendre du plaisir dans son développement ce qui favorise une évolution. Il est conscient du processus dans lequel il se trouve et des émotions qu’il travaille. Je rentre avec votre enfant dans son monde intérieur. Chaque enfant a une manière d’entrer en relation particulière, des besoins spécifiques. Aussi j’adapte chacune de mes approches au fur et à mesure des séances aux besoins et à la personnalité de l’enfant, du groupe familial dans lequel il évolue ; parfois nous en créons ensemble pour un agir-ensemble vers une croissance, une possible transformation.
S’ADAPTER, LAISSER LIBRE
Il est important de laisser l’enfant libre si la situation le permet. Libre de mouvement, libre d’explorer l’environnement dans lequel je l’accueillerai, libre d’impulser un mouvement, une évocation, en fonction du moment présent. Laisser libre l’enfant décider des chemins qu’il souhaite emprunter. Laisser libre l’enfant d’écouter et d’être attentif à sa manière, dans sa corporalité, en bougeant. Chaque enfant est porteur d’une histoire subjective et singulière. Chaque enfant a une manière d’entrer en relation particulière, des besoins spécifiques Je m’adapte à la dynamique, à la personnalité de l’enfant, et à la singularité de chaque instant, de chaque situation. Mon approche est intégrative, ce qui m’offre un large panel d’approches qui me permettre d’adapter au mieux l’accompagnement. Je peux, si le besoin émerge, proposer des temps de médiation, de facilitation familiale sur un thème en particulier si cela est pertinent pour le processus.
RESPECTER, SOUTENIR, CÉLÉBRER, HONORER
Respecter, soutenir, célébrer, honorer l’enfant pour l’aider à se structurer, à grandir et à se développer d’une façon harmonieuse et dans la dignité ; communiquer avec lui comme un partenaire et cheminer avec lui, en respectant son rythme, son vécu, ses points d’appuis et ses fragilités. Je n’enferme pas la personne qu’est l’enfant à travers une étiquette de toutes sorte qui pourrait amener à des identifications enfermantes. Comme l’a formulé Michael White : « La personne est la personne. Le problème est le problème. La personne n’est pas le problème ». L’enfant, dès tout petit, peut dénouer, avec le soutien du thérapeute, les tensions, les problématiques et les conflits qui l’emprisonnent. C’est aussi honorer et célébrer ses histoires de vie préférée, ses avancés, ses transformations. Je peux utiliser la remise d’une documentation dont la forme sera adaptée et personnalisée : diplôme, certificat, lettre, poème, chanson… ou encore le témoignage extérieur.
DÉVELOPPER
Développer la qualité de la relation avec votre enfant ; découvrir avec lui sur son processus de perturbations dans son contact avec son environnement. Nous tissons un lien de confiance et nous pouvons accéder ensemble à la richesse de son monde interne, à ses difficultés et à ses ressources, lui permettant de trouver de nouveaux ajustements dans sa vie. C’est expérimenter er développer en séance avec vous parents, d’autres façons d’être ; développer l’altérité.
TRAVERSER, EXPÉRIMENTER, CO-EXISTER
Prendre en considération la dimension enfantine et créative de chacun, y compris celle du thérapeute, c’est se donner le droit d’existence. Et ouvrir la possibilité de coexistence. Le thérapeute ne s’efface pas au profit du patient mais s’affirme pleinement dans la relation. En effet, pour permettre à autrui d’exister, il importe de s’accorder la possibilité de vivre corporellement, émotionnellement, affectivement, au contact de l’autre. Ainsi, l’espace thérapeutique que je propose est comme un laboratoire qui permet d’expérimenter le « vivre ensemble » et ouvre à l’altérité. Avec les enfants, cet apprentissage se fait spontanément grâce au jeu et à diverses expérimentations. Pour exploiter et parfois amplifier ce qui surgit dans la situation, tout un panel de ressources se déploie, tel que le dessin, les métaphores, la mise en scène…. Je participe donc à ce qui advient. Moi, thérapeute, je serai bien vivante dans la relation pour que les traversées émotionnelles puissent advenir et ainsi libérer. Je serai très attentive aux modalités de son expression. Je composerai avec l’enfant, et ses parents, et j’adapterai le cheminement thérapeutique en fonction de la situation. Je prendrai soin de clarifier explicitement les choix d’orientation au début et/ou au cours de la thérapie. L’espace thérapeutique offre alors l’occasion d’expérimenter des façons de vivre ensemble qui peuvent s’exporter dans la vie quotidienne de la famille et dans l’environnement social, comme un apprentissage pour faire autrement et nouvellement.
Mon approche est intégrative et adaptative à la singularité de chaque enfant, groupe familial et à chaque situation situation. Différentes théories, méthodologies et approches humanistes me permettent d’avoir un regard pluriel afin de m’adapter aux différentes problématiques accueillies et d’accompagner plus finement l’enfant et sa situation familiale dans son histoire de vie. Le plus important me semble-t-il est de pouvoir considérer l’enfant dans sa globalité à l’instant présent où tout s’exprime (passé, présent, situation familiale, potentiels…), et plus particulièrement à travers ses émotions, son environnement, la qualité de mouvement vers sa croissance. Lorsque l’enfant rencontre au sein de sa famille ou d’un groupe social toute sorte de situations, des plus simples aux plus complexes, il invente différentes attitudes pour s’adapter et se protéger. Ce sont des créations comportementales uniques, appropriées et efficaces, qui lui paraissent les seuls possibles à cet instant. Toute action posée est une forme d’ajustement par rapport à l’environnement. Parfois, ce processus de croissance se bloque comme si l’enfant avait stoppé son attitude à créer quelque soit la situation rencontrée.
La visée de mon approche est de rendre possible, soutenir et servir la mise en mouvement de la croissance de l’enfant inclus dans son groupe familial qui est lui-même inclus dans un milieu et contexte socio-culturel. Comme l’a souligné Henri Wallon, « par les émotions l’enfant appartient à son milieu avant d’appartenir à lui-même ». Il est donc clef de considérer les conditions de la croissance dans cette perspective. La croissance c’est l’élan vers la création, la créativité, la prise de risques vers le nouveau, vers l’inconnu, l’inattendu, etc.
L’enfant commence par un des ajustements, une déconstruction, une déstructuration. Il va ensuite se (re)construire et grandir d’expérience en expérience, dans un aller vers, quittant ce qui est obsolète et inventant du meilleur pour son élan vital. Accompagner au niveau thérapeutique un enfant c’est élargir le regard aux enjeux familiaux, transgénérationnels et sociétaux. J’offre ainsi une ouverture à la dynamique groupale et aux intéractions systémiques familiales pour tenir compte de l’environnement et ne pas se focaliser uniquement sur le problème de l’enfant.
« C’est en jouant et seulement en jouant que l’individu, enfant ou adulte, est capable d’être créatif et d’utiliser sa personnalité tout entière ; et c’est seulement en étant créatif que l’individu découvre son soi. De là, on peut conclure que c’est seulement en jouant que la communication véritable est possible » ( « Jeu et réalité » Winnicott)
Dans mon approche, je donne une grande importance au jeu, au rêve et à la créativité car ils ont un grand rôle dans le processus d’individuation de l’enfant. Le jeu permet l’émergence du « je » parce qu’il qui se trouve être le lieu de rencontre avec l’Autre. Dans le jeu, il y a une forte mobilisation du corps. C’est une approche psychocorporelle. Ce qui permet à l’enfant d’investir, d’habiter l’espace, d’y trouver sa place. Il retrouve une mobilité à l’intérieur de son espace, il construit son espace intérieur en même temps qu’il habite l’espace offert. Par le jeu, l’enfant s’éprouve comme vivant. Tout en stimulant sa créativité, le jeu aide l’enfant à mobiliser sa capacité de reconfigurer le monde et à traverser ses angoisses. Il s’agit de jouer et avant tout de se perdre dans le chaos, d’y plonger. Le jeu devient thérapeutique et permet alors à l’enfant de se rassembler, et exister comme unité et non plus défense contre l’angoisse.
Plus l’enfant est jeune, moins il manie le langage et les échanges se passent subtilement, dans le non-verbal, « sans mot pour le dire ». Le Jeu soutient l’expression de l’enfant et il est un moyen puissant pour restaurer la capacité de rêver, à imaginer et ainsi laisser une chance à transformer les difficultés ou les souffrances. Il s’agira alors de laisser venir des impressions, des images, de la poésie ou de la musique par exemple. Cela permettra aussi de rejoindre l’enfant dans le monde imaginaire qui lui est familier. La dimension ludique ouvre un espace de confiance sécuritaire où tout est là, ici et maintenant, pour (re)construire.
Il s’agit d’un « pacte officiel » avec l’enfant, énoncé devant les parents lors de la première séance rencontre quand je les reçois ensemble. « Ce que nous nous disons ici, ce que nous faisons, c’est un secret entre toi et moi, tu pourras toi-même raconter ce que tu veux à tes parents, mais moi je ne parlerai de rien, sans qu’on en ait discuté auparavant avec toi. Par exemple, tes dessins resteront ici, et on ne les montrera pas aux parents, c’est ton affaire à toi…. » C’est un véritable outil d’individuation. L’enfant apprend à définir ce qui est à lui, en propre, ce qu’il peut partager, avec qui partager telle ou telle chose.
Prendre soin de la relation par la relation en établissant une nouvelle modalité relationnelle avec l’enfant. Il s’agit de permettre à l’enfant de créer, de vivre et d’intégrer une nouvelle forme de relation, ne pas le laisser répéter avec moi ce qu’il vit avec sa mère, son père, avec ses camarades, avec sa fratrie…. En assurant une présence totale, impliquée mais légère et transmettant une humanité, en entendant les ressources de l’enfant, en pressentant sa singularité, tout en entendant les conflits internes de l’enfant, tout en le rejoignant au plus près de sa souffrance, je suis moi-même en relation avec son potentiel, cette matière informelle en devenir qui ne cherche qu’à fleurir. Il s’agit de lui donner à ressentir un contexte relationnel soutenant et contenant pour que puisse émerger de nouvelles qualités et formes relationnelles qui fera sienne.
L’homme est relié au monde dont il fait partie. Il influence son entourage autant qu’il est influencé. La personne et son environnement sont indissociables. Tel est le message essentiel de la psychologie de la forme ou la Gestalt-Thérapie. Cette conception unitaire vient bousculer la conception traditionnelle d’un individu séparé, vu comme une entité isolée, soumise à des aléas extérieurs. Cette approche met l’accent sur la manière singulière de chacun d’être au monde et de contacter ce monde ouvrant une possibilité féconde de mouvement et d’ajustement dans un va-et-vient continu entre le dedans et le dehors, entre le moi et le non moi.
Pour l’enfant, il s’agit d’un double mouvement simultané. L’enfant se distingue de l’environnement en même temps qu’il se nourrit de lui. L’un ne peut se faire sans l’autre, c’est une co-création. Cette vision de l’humain, dans un échange constant et nourrissant avec le monde, est fondamental dans l’élaboration de la Gestalt-thérapie.
La situation change d’instant en instant ; il s’agit d’accueillir ce qui apparaît ici et maintenant, sans jugement ni attente particulière. C’est une manière de regarder les phénomènes en faisant abstraction de tout présupposé en étant attentif à la transformation possible. Il s’agit de s’intéresser davantage au comment les faits se produisent que pourquoi ils arrivent. Passer futur s’éprouve et s’exprime dans le présent. En ce sens, l’apparition d’un symptôme chez l’enfant manifeste une tentative, une stratégie d’Accommodation. Le focus est émis sur le déploiement et l’explication plutôt que sur une explication de la cause qui pourrait enfermer dans un schéma réducteur de cause à effet.
Ainsi, en tant que praticienne, je serais telle une exploratrice ou une aventurière, faisant partie de l’environnement, mobilisant autant ma propre souplesse que la capacité d’ajustement créateur de l’enfant et de la famille pour mobiliser les possibilités de changement. La visée thérapeutique n’est pas d’éradiquer en premier lieu le symptôme mais plutôt de le percevoir comme une création astucieuse, un langage choisi, un appel spécifique de l’enfant pour dire sa difficulté d’existence face à une situation qui demande à être transformée. C’est explorer l’histoire du symptôme plutôt que le symptôme en lui-même. Il s’agit d’ouvrir un espace de nouveauté et de créativité pour qu’émerge une transformation d’expérimenter des façons de vivre et être ensemble qui peuvent s’exporter dans la vie du quotidien de l’enfant et de la famille qui repartent du cabinet avec une nouvelles compétence, agilité ou ressource.
Sensible à l’environnement, je vais me concentrer sur ce que se produit dans la configuration familiale ou dans la rencontre avec l’enfant. Il y a une attention prêtée au phénomène émanant de la rencontre et un accueil de mes propres sensations et ressentis. C’est une posture active est mobilisatrice qui fournit aux enfants et à leur famille une base de soutien de sécurité offrant une occasion de respiration favorisant la circulation des affects. Le rapport sensible donné à l’environnement m’encourage à tenir compte du contexte et à ne pas isoler l’enfant, ni le stigmatiser…ce qui m’incite à adjoindre, quand c’est possible, les parents dans la prise en charge de leurs enfants.
Lorsque j’accueille une situation familiale au service de l’enfant, il ne s’agit ni de prendre parti, ni de remplacer les parents, mais simplement de garder une fonction tierce et rétablir une circulation dans la famille permettant à chacun de trouver sa place. J’ai à cœur de soutenir la parentalité et restaurer la légitimité de la fonction parentale dans la transmission générationnelle.
L’approche systémique est une approche globale qui s’intéresse aux interactions des individus entre eux et à leurs effets. Tous les éléments font partie du système et le moindre mouvement impacte le tout. Une attention particulière se porte sur l’interface entre la personne et son environnement et il s’agit de rejoindre de façon emphatique chaque membre de la famille en prêtant attention à leur singularité et leur participation cognitives, corporelle et affective. La famille spécifique est comme une entité ayant ses propres règles de fonctionnement et son histoire.
Elle s’intéresse aux changements et processus de transformation dans le fonctionnement psychologique (fonctions cognitives, affectives et sociales) de l’individu au cours de la vie. Elle explore les interactions sociales et familiales d’un individu de la conception à la mort. Ces différents retentissements peuvent avoir un certain impact sur la construction psychique de l’humain, impactant directement les fonctions affectives, cognitives et comportementales de tous, dans un système familial. Il est très important de considérer dans une psychothérapie d’enfant, les différents enjeux du développement : le passage physiologique au psychologique, le processus de symbolisation, le concept d’individuation en convoquant les différents champs théoriques : Psychanalyse, neurosciences, théorie de l’attachement et du lien, théorie de l’intersubjectivité, théorie psychogénétique, théorie du champ.
Elle comporte une dimension intégrative qui concerne aussi bien les enfants, les adultes, que le système familial. Elle met en lumière le lien parent-enfant et les façons de réguler les émotions et la relation aux autres. Comment l’individu se construit-il en relation avec les autres dans les moments d’insécurité ? Comment apporter sécurité ? Comment le thérapeute peut-il l’aider à remodeler ses stratégies afin d’arriver à un certain apaisement psychique ?
Le déroulé d’un processus thérapeutique avec l’enfant se déroule en 4 étapes principales, à l’intérieur desquelles, une malléabilité et une adaptabilité peuvent s’opérer.
Dans le cadre de travail que je vous propose, cette première rencontre est clef pour la suite du travail. Quand cela est possible, il s’agit de rencontrer votre enfant en présence de ses deux parents. La première séance est avant tout une rencontre humaine à votre initiative et sans engagement. Ensemble, nous prenons le temps d’écouter votre problématique et celle de votre enfant, à partir de vos/ses propres mots, ressentis, doutes ou interrogations. Il s’agira des poser des mots sur ce qu’éprouve chacun de vous, de reprendre l’histoire de vie de votre enfant, les caractéristiques de vie familiale ; c’est que nous appelons “l’anamnèse développementale”. Il s’agira ensemble également de prendre le temps nécessaire pour faire connaissance, sentir les premiers mouvements qui apparaissent.
Mon rôle est d’explorer et clarifier la demande, le « au-delà de la demande », d’être attentive à votre enfant, à ses mouvements, son évolution au sein du cabinet mais également à vos interactions familiales et à l’atmosphère particulière qui se diffuse. A l’issue de cette rencontre, nous pourrons décider ensemble des possibles, d’un début de chemin thérapeutique et évoquer les modalités et le cadre.
Le cheminement thérapeutique n’est pas tout tracé d’avance, il est semé d’imprévisibilité. Les grandes modalités et le cadre sont définis mais le chemin thérapeutique s’ajuste au fur et à mesure. Lorsque la demande est accueillie, on ne sait pas encore de quelle manière le travail va s’orienter.
Ainsi, ensemble, il est idéal de se donner un temps d’exploration avant de décider, vous parents, avec moi, de l’aide la plus judicieuse. Avant de s’engager vraiment, il me semble important que l’on se rencontre à minima de 2 ou 3 fois ou plus selon les situations et la personnalité de l’enfant afin qu’il puisse se sentir en sécurité dans cet espace proposé et que ce moment de flou porte ses fruits. Au bout de ce temps d’exploration, nous mettrons en place un dispositif thérapeutique le plus adapté et personnalisé possible pour servir au mieux le processus de croissance et de transformation de la situation.
Le cheminement se fera en exclusivement individuel avec l’enfant, ou exclusivement en situation famille (avec les parents en séance triadique ou dyadique, mère-enfant, père-enfant, ou/et la fratrie), ou bien par alternance en séances individuelle ou familiales pour servir le processus de l’enfant. Chaque séance est unique comme chaque relation où individu ou groupe familial l’est.
Selon la théorie paradoxale du changement de Beisser, « le changement se produit, si la personne, l’enfant, consacre le temps et les efforts requis pour être ce qu’il est ». Ainsi, « le changement peut se produire lorsque le patient abandonne, au moins pour le moment, ce qu’il voudrait devenir et tente d’être ce qu’il est ». Il s’agit donc de ce curieux paradoxe qui fait que c’est au moment où je m’accepte tel que je suis, que je deviens capable de changer.
Sur le cheminement thérapeutique, moins nous cherchons à contrôler, moins nous sommes inquiets du résultat, plus le processus évolutif pourra s’amorcer pour aller vers la transformation des formes psychiques figées. Ainsi, ce parcours thérapeutique procure souvent de l’inattendu. Parfois, il peut y avoir des phénomènes psychiques particulièrement sensibles et l’interruption de la thérapie peut être brutale. Il est ainsi important de se donner ensemble la chance de poser des mots lors d’une dernière rencontre si cela advient et de prendre conscience que sur ce chemin de la thérapie, l’abstention, le manque d’assiduité, la discontinuité du lien signifie parfois une difficulté d’engagement qui perturbe la possibilité de changement et risque de mettre en péril le suivi thérapeutique. C’est la raison pour laquelle, au début du parcours, nous nous sommes entendus et engagés à respecter un cadre précis et définis ensemble. Et cela, pour se donner une chance d’aller au bout d’une traversée commune fructueuse pour la santé psychique de votre enfant.
La fin du parcours peut émerger de votre initiative quand vous sentez un mieux-être, celle de l’enfant, ou de mon initiative ou encore de l’initiative de l’enfant et moi. Dans toutes ces configurations, il sera très important que nous prenions ensemble le temps d’en discuter et de travailler progressivement la fin de la thérapie avec votre enfant. Avant tout arrêt du parcours, il est essentiel de dédier une dernière séance pour célébrer le chemin parcouru et dans un souci de pédagogie relationnelle, prendre soin de se dire au revoir.
Il se définit ensemble lors de la première rencontre. Il peut évoluer dans le temps et peut être rediscuté en fonction des évolutions.
Mon cœur de métier est la thérapie relationnelle et humaniste. Je vous propose un accompagnement personnalisé, créatif, ancré sur l’exploration, la reconnaissance des différences de chacun et le développement de vos propres ressources dans un cadre sécurisant et intéractif. Mon rôle est de vous garantir un cadre d’écoute et d’un agir-ensemble où vous et votre enfant vous sentez en sécurité et accueillis avec bienveillance et sans jugement pour se donner la chance d’une transformation ou d’une acceptation. Mon accompagnement sera personnalisé et adapté à sa personnalité et ses enjeux développementaux. De 4 à 12 ans, il peut être en binôme avec la mère, le père ou de la triade : l’enfant et ses deux parents, ou encore avec la fratrie.
Accompagnement possible avec les Fleurs De Bach
Synergie possible avec d’autres professionnels
Animation de groupe de parole et de co-développement entre parents
Ateliers thématiques de 2h
Développement du lien
Accompagnements Thérapeutiques
Ateliers de Facilitation Personnalisés
Les paiements se font à la fin de chaque séance. Certaines mutuelles et assurances peuvent prendre en charge. Toute séance manquée ou qui n’aurait pas été annulée 48h avant sera due.
La durée des séances sont en général d’1h à 1h30 selon le type de séance mais peut s’adapter, selon le cadre fixé ensemble au préalable lors de la première rencontre. Au début, le processus nécessite une régularité hebdomadaire. Le cadre thérapeutique et la fréquence des séances sont définis en fonction de la singularité de chacun, des possibilités, de son fonctionnement, propre et sa problématique bien spécifique. La régularité des rencontres est importante pour réussir le tissage de la relation qui s’instaure, motrice de changements positifs.
Laetitia Darnis – Psychopraticienne & Formatrice Professionnelle
Cabinet de Psychothérapie & Développement
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