Victor Hugo a dit “ La lumière est dans le livre. Ouvrez le livre tout grand. Laissez-le rayonner. Laissez-le faire”. Le livre en général et le livre jeunesse tout particulièrement, sont de fabuleux connecteurs… connecteurs à soi, connecteurs à l’autre ; le livre est aussi un merveilleux révélateur par résonance. Si on le laisse faire, il ira tout naturellement et en douceur montrer les paysages de notre intériorité à regarder, à explorer. A l’ère du tout numérique, il est important, je crois, de cultiver l’expérience multisensorielle offerte par l’objet livre – traditionnel- et l’expérience du partage du récit à travers une lecture offerte. Le livre est une magnifique voie de développement de l’empathie, d’éveil des sens. Il est vecteur de possibles, un moteur de résilience.
Je partage ici avec vous de précieuses pépites, régulièrement. Je vous ouvre ma bibliothèque thérapeutique, en vous confiant mes coups de cœur et les livres pouvant faire ressources.
Cette bibliothèque virtuelle et personnalisée est en lien avec mon activité professionnelle. J’y délivre le sens psychologique, le contenu symbolique et le sens caché des albums « jeunesse » que je peux utiliser pour étayer mon travail thérapeutique avec les tout-petits, les enfants, les adolescents ou encore en séances en parents/enfants pour travailler le lien.
Vous aussi, chers parents, grands-parents, enseignants, éducateurs, à travers ces livres, vous y trouverez, je l’espère, des trésors pour apaiser, développer et accompagner au mieux les enfants sur leur chemin, au travers de paroles apaisantes, éclairées et pourquoi pas… Transformantes !
« Je crois que la lecture c’est une chose extraordinaire, parce que ça nous permet de vivre plus de vies que celle que nous vivons nous-même, on peut avoir l’expérience de beaucoup de réalités. »
S. King
Cette sélection d’ouvrages est présentée selon différentes thématiques : les tout-petits, les enfants, les adolescents et les parents. Prenez le temps de les parcourir selon vos besoins et vos envies.
Je vous souhaite une excellente lecture.
Le bébé, le tout-petit, a besoin d’être nourri ; il va avoir besoin de lait et de mots. Dès les premières minutes de sa vie, il va être dans une appétence, un désir inextensible de communiquer avec un autre. Le bébé va attendre qu’on lui parle, qu’on lui raconte une histoire ; c’est là où le livre va avoir une place extraordinaire pour un tout-petit et son parent. Le tout-petit éprouve l’histoire. Il reçoit avec son corps, souvent dans le mouvement et avec ses sens ; il s’inscrit dans cette intention et dans l’attention du lecteur. Il est pris par la musicalité corporelle du parent ; il y a de la prosodie, il y a de la mélodie. S’offrir à un tout-petit dans une lecture, c’est vivre ensemble un moment de plaisir, d’émotions ; c’est étayer, nourrir le lien pour ancrer sécurité affective et enrichir leur accès au monde et à l’intime. Voici quelques albums à partager. Régalez-vous !
Élisabeth de Lambilly et Jérôme Peyrat, Auzou, 2016
à partir de 2 ans
Cet album parle du refus, de l’opposition du jeune enfant face à la séparation d’avec son premier objet d’amour (le parent référent). Face à cette grande appréhension, la ténacité de l’environnement et la confiance, la conviction parentale seront de mise pour y parvenir. Ce n’est que dans l’expérience sensible de la séparation que le jeune enfant et son parent pourront vérifier ensemble que le lien tissé ne cassera pas, bien au contraire. Ce n’est qu’avec la confiance parentale donnée et l’élan motivé de l’enfant que cette relation pourra évoluer de façon harmonieuse. Les illustrations aux couleurs chatoyantes sont une véritable invitation au dynamisme
Résumé de l'Histoire
Octave est un petit Kangourou qui ne veut pas quitter la poche de sa maman. Cette dernière tente par tous les moyens de l’en déloger et ses proches, amis et voisins ne manquent pas d’imagination pour tenter de le persuader de quitter le ventre maternel où il se sent si bien et protégé. C’est finalement à l’approche de son anniversaire que le déclic arrivera pour Octave bien heureux d’avoir pu traverser sa peur et aller à la rencontre du monde et des autres.
Grégoire Solotareff, L’École des Loisirs
à partir de 2 ans
Quel plaisir que ce petit album plein d’humour. L’auteur-illustrateur joue malicieusement avec la peur du grand méchant loup en imaginant un loup aux habitudes nocturnes tout à fait communes aux nôtres. En effet, celui-ci ne se cache pas sous le lit afin de dévorer les enfants appétissants, mais s’y couche pour… dormir. Côté illustratif, les expressions du loup, ses accoutrements… renforcent efficacement son humanité.
Loup finira bien par effrayer le lecteur, mais l’intention vise plutôt à se moquer gentiment de notre préjugé qui lui vaut une si mauvaise réputation. Le petit Chaperon Rouge et les trois petits cochons peuvent désormais dormir sur leurs deux oreilles. Ce livre est un excellent media pour apporter légèreté fasse aux peurs du coucher. Pour partager des rires et aider le tout-petit à faire cette traversée angoissante de la séparation au coucher.
Leo Lionni, L’École des Loisirs, 2021
à partir de 1 – 2 ans
Ce livre semble faire échos à des sentiments très forts pour le tout-petit. J’ai souvent vu des enfants me demander de relire à maintes reprise la page où Petit Bleu et Petit Jaune fondent en larme pour enfin se reconstruire, être eux-mêmes, et être de nouveau identifiés par leurs parents respectifs. D’autres ferment le livre au moment où les deux personnages se retrouvent et se mélangent, satisfaits sans doute de cette fusion amicale.
Résumé de l'Histoire
Petit-Bleu et Petit-Jaune sont amis. Un jour, seul à la maison, Petit-Bleu, malgré les interdictions, sort pour jouer avec Petit-Jaune. Après l’avoir longuement cherché, il le trouve. Petit-Bleu et Petit-Jaune s’embrassent si fort qu’ils se mélangent et deviennent tout vert. Quand ils rentrent à la maison, leurs parents ne les reconnaissent plus. Ils sont tellement tristes qu’ils pleurent et retrouvent chacun leur couleur.
Lucie Phan, L’École des Loisirs
à partir de 1 an
Cet album se prête parfaitement à la modulation de la voix pour explorer et captiver votre tout-petit. La voix est une véritable de la composante du lien… J’utilise beaucoup les variations et les vibrations de ma voix quand j’accompagne les tout-petits. Vos intonations ou la manière dont vous l’utilisez n’est pas anodine dans la communication avec vos enfants. Avant d’avoir un sens, la voix est synonyme de présence. Cet album est cartonné, aux couleurs vives. Les sens visuels et tactiles de votre tout petit seront tout autant en éveil.
Résumé de l'Histoire
Les enfants connaissent déjà le crocodile de Lucie Phan. Il joue tout à tour un enfant boudeur, en colère ou enjôleur. Il s’adresse aux tout-petits et entretient avec eux un dialogue qui les questionne et les implique. Ce crocodile est un anti-héros, il avoue sans honte son défaut. Il se met en colère, une énorme colère. L’autrice inclut l’enfant dans l’intrigue en le faisant interagir avec Croc : est-ce qu’il se met en colère ? Et qu’est-ce qui le met en colère ? Ce qui renforce l’échange et l’exploration sensible avec l’enfant. C’est un excellent support projectif. La chute de l’album permet de terminer sur une ouverture surprenante pour l’enfant et permet de parler de la colère avec humour et de la dédramatiser.
Corinne Dreyfuss, Benjamins media
dès la naissance
« Au début il n’y a rien, rien, personne, pas un bruit. Tu entends le silence ? Écoute. C’est joli le silence. Il a même un signe. Essaye, ton doigt, là, posé sur tes lèvres… Et puis EH ! un tic, NON, un tac, un tic, un tac… ? mais oui, c’est un tic-tac ! C’est le tic-tac du temps qui passe, c’est un réveil ! Qui se réveille ?… »
Voici une histoire de bébé qui grandit et de temps qui passe. Le temps des horloges, le temps de grandir et le temps des bisous, les battements du cœur, le jour, la nuit, le temps qui change, les saisons. Une histoire de rythme, une histoire en cadence, en balancement. Une histoire pour les nourrissons, les tout-petits, et pour ceux qui ont grandi. Au début, c’est silencieux, puis arrive le tic-tac du temps qui passe, les petits bruits de l’enfant tout petit, ronnnnn pshhh du sommeil et les flap flap des hirondelles qui ne font pas le printemps. Pour enrichir l’histoire, l’autrice a créé des comptines originales et puisé dans le répertoire oral pour créer avec le tout-petit des bons moments de complicité et de partage plein de sensorialité !
Marie-France Painset, Didier jeunesse
à partir de 1 an
Avant même qu’un bébé vienne au monde, ses parents ont beaucoup de choses à lui dire… Ce livre fait vivre ce monologue parental qui est mis en mots sous forme poétique. Il alterne des paroles d’invitation à naître et la célébration du monde que le bébé va découvrir. Les illustrations montrent des bébés paisibles, sereins. Il se dégage toujours une impression de grande sécurité dans leurs postures. En alternance, des images de la nature luxuriante, accueillante, chaleureuse et pleine de vie. Des fleurs, des animaux, des paysages magnifiques prêts à s’offrir à la vue du bébé… Et, comme un refrain, ces mots qui rythment le récit : « Viens petit, viens, le monde est beau.» Voici un album très touchant, plein de douceur, de poésie et qui invite dans un intime moelleux et accueillant. Une parenthèse de douceur à partager avant le coucher pour une bonne nuit.
Jeanne Ashbé, Pastel
à partir de 1 an
Un des tout premiers livres de la série de six petits livres à regarder, à écouter et à sentir avec le tout-petit… Des livres qui racontent les bébés. Des livres qui rencontrent les bébés. Des livres qui parlent de la vie de tous les jours : les mots qui racontent les émotions partagées, les rires et les larmes…
Dans ce petit album, on voit un bébé pleurer de froid, de faim, de soif, de sommeil… et être consolé. Quand on arrive au terme de cette lecture, le tout petit, on le voit, se sait entendu : on est là, on cherche à le comprendre, on prend soin de lui. On étaye sa sécurité affective. De lecture en lecture, grâce à ces petits livres, on voit le tout petit prendre avec humour et intelligence, « un peu de hauteur » face aux émotions qui émaillent sa vie de petit humain. Prendre un bébé dans ses bras, sur ses genoux, dans son regard aimant, dans sa parole chantante, c’est le porter plus haut, plus loin, plus profond.
Marie-Claire Bruley et Lya Tourn, Albums École des Loisirs
dès la naissance
Qui ne garde le souvenir d’un enfant jouant, tout petit, sur les genoux de sa mère ou de son père en écoutant, ravi, des paroles cadencées : « Ba-teau sur l’eau, la rivière, la riviè-re ». Rarement consignées par écrit, les « enfantines », formulettes traditionnelles, sur quoi s’appuient depuis des siècles ces échanges de tendresse, ont toujours mérité l’honneur d’un recueil. Un coffre à trésors plein de comptines, à dire, à rire, à faire, à chantonner, à chuchoter aux plus jeunes enfants, aux bébés pour le bonheur de dire, d’écouter, de partager partout : maison, crèche, maternelles, petits enfants, douceur des mots et des tons pastels, plaisir des yeux et des oreilles…
Les mots, les ritournelles, la musique de la langue écrite, chantée ou susurrée comble le besoin. De langage du tout petit bébé. Le tout-petit est très sensible au rythme et mélodie de cette langue, mots accentués, rime, onomatopées. Si sa faculté d’écoute est déjà très grande, sa capacité à ressentir l’émotion de l’adulte les plus encore et même s’il n’est pas encore prêt à découvrir les objets qui l’entourent, il nous des relations donnent du sens à ce qu’il entend et à ce qu’il ressent. Ce recueil vous offrira de précieuses inspirations, pour ressentir… Ensemble.
Marie-Claire Bruley et Lya Tourn, Albums École des Loisirs
dès la naissance
Marie-Claire Bruley et Lya Tourn poursuivent leur exploration de l’univers enfantin en s’intéressant de très près à l’un de ses rituels les plus immuables : la berceuse. Voici dans ce recueil un magnifique panorama de ce « premier patrimoine de l’enfance ». Un livre de retrouvailles et de découvertes, par les auteurs d’Enfantines.
Chansons pour endormir l’enfant, mélopées qui remontent à l’aube des temps… Mouvements lents rappelant peut-être à l’enfant son passé in utero où, suspendu aux battements du cœur, au ressac de la respiration de sa mère, il se balançait au rythme de sa marche… Moment d’échange intime entre l’enfant et l’adulte, mots pour dire la séparation, la peur, l’absence, mais aussi la chaleur, le réconfort nécessaires pour partir vers le pays des songes. Chantée dans les bras, au berceau ou au bord du lit, la berceuse est la première chanson d’amour que reçoit l’enfant, amour qui protège et rassure.
Nadja, Loulou & Cie
à partir de 1 an
Des doigts qui trottent sur une table, deux mains qui s’écartent comme une grande bouche ouverte, ou qui s’empoignent… Que peuvent-ils bien mimer ? Tout simplement l’image d’en face où un petit chien arrive à bonne allure, aboie, rencontre un autre chien, le défie à la course, se bagarre avec lui pour se réconcilier à la fin.
Ce petit livre carré cartonné propose des jeux de mains à faire avec un adulte ou tout simplement à regarder ou à sentir sur la peau : succès et rire assuré. C’est simple, court, efficace. Petit chien brun clair et son adversaire noir et blanc, sur fonds bleus comme le ciel ou verts comme la prairie : les illustrations, toujours en mouvement, sont entraînantes et amusantes. Et l’histoire, proche des activités enfantines, défile en toute limpidité, onomatopées à l’appui.
Une histoire donc de bouger et toucher à raconter en donnant vie aux chiens avec les mains, comme pour un théâtre d’ombres. Deux mains, deux petits chiens, c’est parti !
Matthieu Maudet, Ecole des Loisirs – Loulou & Cie
à partir de 1 an
L’album pour le tout petit est un ami, un ami qui le comprend et qui lui fait du bien. Le bébé est un véritable chercheur. Rendez-vous compte le travail qui réalise chaque jour pour comprendre le monde ! Cette curiosité est récompensée : en 3 ans, il acquiert la marche, la parole, le langage, développe sa pensée, ses savoir-faire, et il continuera encore et encore. Tous les bébés sont bien entendu différents, mais leurs développements se font par une succession d’apprentissages et de phases identiques. Le passage de la couche au pot est l’une des étapes importantes de cette aventure qu’est la vie. Ce petit livre sera d’une inspiration précieuse !
Résumé de l'Histoire
Enfin, petit oiseau se décide à quitter son nid ! Toutes sortes de recommandations lui sont faites par maman, papa, mamy… « Prends une petite laine, emporte des biscuits, n’oublie pas ta casquette… » En route vers l’aventure, petit oiseau !
Ce petit livre tendre et très drôle pour faciliter le passage en douceur de la couche au pot. Un petit oiseau sort de son nid pour partir en expédition. On le voit prévenir son papa, sa maman puis tous les membres de sa famille par un laconique « J’y vais ». Chacun lui confie un objet dont il pourrait avoir besoin : une lampe torche s’il rentre tard, des gâteaux s’il a faim, une chaîne hi-fi s’il s’ennuie…Au fil des pages, on se demande où peut bien s’aventurer ce petit oiseau ? Et l’on découvre que la destination finale de cette aventure est … le pot !
Martin Waddell et Patrick Benson, Kaléidoscope
à partir de 2 ans
Les enfants sont comme nous, les adultes : ils ont besoin de livres qui leur parlent de ce qui les touche au plus profond d’eux-mêmes. Le besoin d’être aimé, la peur d’être abandonné, la nécessité de rêver et la quête de réponses aux questions existentielles. Les livres d’images leur permettent de donner forme à ce qui les habitent, de symboliser ce qui les inquiète ou les hante, ce qu’ils espèrent ou désirent. Les histoires expriment leurs craintes par une métaphore. Ces identifications les rassurent. Il n’est pas le seul à avoir peur ou être en colère. L’album est un ami, un ami qui les comprend. Et qui lui fait du bien.
Résumé de l'Histoire
Un livre qui apaise le tout-petit. C'est l'histoire de trois bébés chouettes qui, se réveillant une nuit, découvrent que leur maman est partie. Petit à petit, l'angoisse monte. Et si maman ne revenait pas ?
Ce récit tout simple, construit sur un rythme répétitif, délicatement illustré, convient parfaitement à l'âge auquel il est destiné, celui où la disparition, même momentanée, de papa ou maman, est source d'inquiétude, et où l'on doit commencer à apprendre, pourtant, à se passer parfois de ses parents.
Le partage d’une lecture est un moment privilégié de cœur à cœur avec l’enfant. Le son et le souffle de la voix, la posture, un sourire, un rire ou une larme partagée, autant de bienfaits pour enrichir la qualité du lien. C’est un véritable moment d’étayage. Comme l’a souligné Patrick Ben Soussan, Pédopsychiatre : « En plus du livre, il faut offrir la personne qui lit le livre avec les enfants. L’adulte offre du temps et de l’attention à l’enfant: il lui dit qu’il est important pour lui. Ce sont des denrées de plus en plus rares. C’est aussi une présence charnelle si importante pour le développement de l’enfant, une rencontre physique, un partage émotionnel, un moment de plaisir mais aussi un moment de travail intellectuel particulièrement profond. » Voici quelques albums à partager.
Bonne lecture !
Jeanne Willis, Gallimard Jeunesse, 2019
à partir de 5 ans
Ce livre plein de douceur et de tendresse est un véritable coup de cœur. Au premier abord, l’histoire aurait pu paraître simple voire simpliste avec un message sucré “de bienveillance” mais au fur à mesure des pages, l’acidulé prend place… C’est une histoire inspirante de résilience, et qui a le mérite de mettre en scène une parentalité imparfaite (et donc réaliste) à travers le portrait de parents épris de leur fille ainée, très fiers de ses accomplissements. Sans jugement ni drame, la situation est décrite avec une certaine distance qui apporte beaucoup de douceur. De plus, d’un point de vue sensoriel, ce livre qualitatif est très intéressant et cultive le plaisir de la vue et du toucher. Enfin, emplies d’une multitude de détails à s’y plonger, les illustrations sont très poétiques.
Résumé de l'Histoire
Une petite sœur peine à trouver sa place au sein de sa famille car elle se compare sans cesse à son aînée, à qui tout semble réussir au point que la famille surnomme celle-ci leur « bonne étoile ». Un soir, le grand-père découvre sa petite-fille contemplant le ciel étoilé. Elle partage son vœu de briller un jour à son tour. En guise de réconfort, le grand-père décrit la naissance de notre planète et notre lien avec les astres, source de la vie : « Dans chaque chose, chaque personne, se cache de la poussière d’étoile. C’est pourquoi même le caillou le plus insignifiant brille après la pluie. Toi aussi, tu éclaires le monde à ta façon. Parce que n’oublie jamais.... Nous sommes tous des poussières d’étoiles ». La fin nous montrera l’héroïne adulte, devenue astronaute : clin d’œil à cet échange avec son grand-père, grâce auquel elle a appris à croire en elle-même.
Anthony Browne, Kaléidoscope, 2000
à partir de 3 ans
Les papas sont encore aujourd’hui moins présents que les mamans dans les albums jeunesse. Dans ce livre, on peut lire tout l’amour d’un enfant pour son père et inversement. C’est donc intéressant dans ce sens. De plus, pour l’enfant, ce livre est un parfait support projectif loin des stéréotypes pour parler de son papa mais aussi de sa relation avec lui. Le papa, dans ce classique de la littérature jeunesse, est un anti-héros. La dynamique fantaisiste, loufoque et décalée qui s’en dégage dédramatise le sujet. Plein d’humour, cet album interpelle à chaque fois les enfants et les fait rire. Les traits des personnages sont plein de tendresse et ses textes, simples, leur parlent de suite. Les illustrations sont douces à souhait pour un moment de lecture apaisant et complice…
Résumé de l'Histoire
C’est l’histoire d’un petit garçon qui présente son papa : il est tellement bien son papa et il sait faire tellement de choses. Cet enfant évoque alors le plus extraordinaire de tous les papas : le sien. Un papa affublé d'une robe de chambre à carreaux qu'il ne quittera pas de l'album, même lorsqu'il remporte la course des papas de l'école. Un papa qui se révèle un danseur et un chanteur exceptionnels, sur scène aux côtés de Pavarotti.
Astrid Desbordes, Albin Michel Jeunesse, 2017
à partir de 4 ans
Cet album est fabuleux pour questionner les enfants et explorer avec eux leurs forces (pour qu’ils en prennent conscience), leur capacité à explorer leurs goûts, leurs singularités, leur individualité… comme un étayage afin de cesser de se comparer aux autres . Ce livre permet de faire avec eux un magnifique travail sur l’identité.
Résumé de l'Histoire
Les enfants connaissent Archibald, ils savent qu’il pose des questions existentielles auxquelles il trouve des réponses avec l’aide de ses parents bienveillants. Ici, l'aide va venir de sa maman. La force de la Maman est de ne pas protester lorsqu'Archibald dit « je ne suis vraiment pas doué ». Elle va lui faire faire un pas de côté, « elle l’a emmené se promener. » Au milieu de la nature, elle va le conduire à réfléchir aux capacités et limites de chacun. Un oiseau, un papillon ne savent pas nager et un pommier ne peut donner que des pommes...
Sibylle Delacroix, Bayard Jeunesse, 2019
à partir de 4 ans
Voici un livre élégant et raffiné, doux et puissant où, sans en avoir l’air, l’auteure apprend au tout-petit à apprivoiser ses larmes, à les dédramatiser, à voir un chagrin comme une traversée. Cet album plein de tendresse sur un thème presque tabou, les pleurs, est un véritable coup de cœur. L’album est habilement construit et nous amène au fil des pages à nous questionner : Qui pleure ? A quoi servent les larmes ? Jusqu’à la joyeuse fin où les illustrations se parent de milles couleurs. Comme l’a évoqué Cesare Pavese, « On ne se libère pas d’une chose en l’évitant mais en la traversant ». Sibylle Delacroix ne justifie pas les pleurs dans cet album et c’est ce qui rend le rend particulièrement intéressant, chacun peut y mettre une contrariété, une douleur, une tristesse particulière. Un bel album pour oser pleurer (ensemble ?), parce qu’après ça va toujours mieux…
Résumé de l'Histoire
« Parfois, quand on a des bleus au cœur, ça déborde par les yeux, et on pleure. Tout le monde pleure. Les filles, les garçons, les adultes parfois. Des larmes petites ou grosses, silencieuses ou bruyantes…Par petites touches, Sibylle Delacroix explore ces moments particuliers où l’on croit se noyer, mais qui nous libèrent et nous rendent plus léger. »
Beatrice Alemagna, Autrement Jeunesse, 2009
à partir de 7 ans
Beatrice Alemagna rend hommage à l’enfance dans cet album. L’ouvrage s’ouvre sur cette phrase «Un enfant est une petite personne. Il est tout petit pour un moment, puis il grandit ». Elle déroule la liste des aptitudes et des capacités extraordinaires des enfants en s’attachant tour à tour à leurs désirs, leur émotivité, leur langage, leurs caprices, leur petite taille tour comme leur grandeur d’esprit. Elle explore parfaitement leur rapport au monde qu’elle met en perspective avec celui des adultes. Avec finesse et son sens de l’observation, jonglant entre les généralités et les particularités. Une véritable pépite qui nous plonge dans le monde de l’Enfance…une invitation à écouter l’enfance, à respecter sa place et son rôle. Un album que je partage à des enfants devenus trop grands trop vite, ou leur place n’est pas celle qui devrait être.
Magnifiques, les illustrations possèdent un charme puissant que le texte accompagne à merveille et entre fantaisie, réalisme et gravité.
Séverine Vida, Milan Album, 2017
à partir de 6 ans
C’est l’histoire tendre d’une petite fille qui apprivoise à sa façon la garde alternée. Entre les maisons de ses parents divorcés, la narratrice a tendu un fil invisible. Ce fil imaginaire est celui sur lequel elle doit, tous les samedis, s’aventurer comme une petite funambule pour gérer comme elle peut ses émotions de petite fille en garde alternée…Ce livre évoque avec profondeur et légèreté à la fois tout ce qu’un enfant peut éprouver dans la traversée d’une séparation. Ce fil rouge tendu entre deux mondes est une très belle métaphore qui invite, après une séparation, à conserver le lien entre les êtres. Parfois il s’emmêle, parfois il fait des nœuds, parfois se rompt et on le répare. Cette image du fil est particulièrement parlante et matérialise concrètement et de manière poétique ce que les enfants peuvent éprouver dans les dynamiques du lien dans le cadre d’un divorce. Les illustrations plutôt légères invitent au rire plus qu’aux pleurs.
David Lescot, Actes Sud Papiers
à partir de 8 ans
Voilà un livre sous forme de pièce de théâtre pour accompagner la période délicate s’approchant des 11 ans et du passage entre l’école et le collège et qui pose la question la plus préoccupante de cette période : Être populaire ou ne pas être… C’est la rentrée. L’entrée en sixième tant redoutée pour un jeune garçon, particulièrement anxieux de ne pas se retrouver dans la même classe que ses « potes » de CM2. Seul, perdu au sein d’un groupe qu’il ne connaît pas encore, il s’assoit à côté de Basile, qui lui pose une première question, essentielle : « Tu es populaire, toi ? »
Tout en finesse et en dérision, David Lescot parle aux enfants aux portes de l’adolescence dans le langage des collégiens. Celui reste naturel, et s’imprègne parfois de la violence que subissent les protagonistes. L’originalité de la pièce tient dans les répliques du héros : il communique mais pense aussi, émettant ses perceptions, transmettant ses émotions, surmontant progressivement ses angoisses, quitte à s’affirmer pleinement. Une courte pièce pour dédramatiser cette rentrée tant redoutée.
Résumé de l'Histoire
En sixième, le plus important c’est en effet de se sentir apprécié de tous. Être « normal » n’est pas conseillé. Au contraire, le jeune héros est qualifié d’« intello », de « bolos » par les autres élèves de 6eD, menés par Clarence, le garçon le plus populaire. Le jour où il est élu délégué contre son gré, Clarence lui fait comprendre qu’être délégué se résume à lui obéir au doigt et à l’œil. Mais celui qui ne possède ni téléphone portable, ni baskets de marque, n’a pas dit son dernier mot… Et c’est lorsqu’il commence à sortir avec la jolie Marguerite que la situation s’inverse.
Pauline Delabroy Allard, Thierry Magnié
à partir de 6 ans
Album coup de coeur assuré !
Sans mièvrerie aucune, la complicité mère-fille se dévoile sous nos yeux sans passer à côté des moments moins évidents ni de la vie de l’adulte sans son enfant. Mère et fille s’aiment d’amour tout en gardant leur personnalité, donc en divergeant souvent. La mère sait être ferme : lorsque l’enfant pique une colère dans l’épicerie pour des bonbons, elle a le courage de lui dire « Non ». Les rituels – courses, repas, douche, histoire du soir, câlins, baisers – peuvent être répétés, ils semblent toujours leur faire plaisir, et sont chaque fois, réinventés. Les illustrations qui oscillent tout en douceur entre réalisme et poésie accompagnent formidablement la subjectivité des deux personnages sans pour autant créer de rupture. Voici un livre merveilleux qui devrait longtemps rester sur la table de chevet, histoire de renforcer une complicité déjà existante ou simplement rassurer.
Résumé de l'Histoire
Un livre consacré aux relations d’une mère solo et de sa fille. Lorsqu’elles sont ensemble, elles vivent les mêmes événements, mais le racontent à leur manière. Chacune sur une page : droite pour la maman, gauche pour le récit de l’enfant. Toujours avec en sous-titre une onomatopée, en lien avec la perception sonore ou sensoriel du moment. Là où la maman entend le bloup bloup du café dans la cafetière, la petite fille entend le cric crac des biscottes. Une façon subtile d’indiquer clairement que l’on a beau vivre collé-serré maman/enfant, on n’en reste pas moins des individus à part entière avec ses différences, d’âge, de postures, de perceptions, d’analyse.
Marie Le Cuziat, L’étagère du bas
à partir de 5 ans
Il existe beaucoup d’albums sur la fratrie. Mais le plus souvent, c’est le prisme de la rivalité qui intéresse les adultes. Ils proposent ces livres en réponse à un problème (réel ou supposé) de conflit entre frères et sœurs. Et si l’on parlait plutôt de fraternité (ou de sororité) ?
Voici un album plein de tendresse au cœur de ce sujet. Arùn et Rey sont deux frères qui ne se ressemblent en rien. L’un grand et brun, l’autre petit et blond, leur caractère est également opposé. Au point que parfois les gens ont du mal à croire qu’ils sont de la même famille. Mais eux savent bien que par certain côté ils ne font qu’un. L’image les montre d’abord en opposition, chacun d’un côté de la double page, se livrant à des activités différentes, leurs regards ne se croisent pas. Puis ils se font face, se réunissent, se chamaillent aussi parfois, avant de retourner chacun à ses préoccupations. Parfois proches, parfois lointains, frères toujours ! Les illustrations sont très travaillées, elles donnent vie à la complicité d’Arùn et Rey. Le texte, court, va à l’essentiel, touche en plein coeur. On peut être différent mais être ensemble.
Magdalena et Isabelle Maroger, Père-Castor Flammarion
à partir de 6 ans
Dans cette histoire, une catastrophe finit par survenir : la maman si pressée manque de se faire écraser, et c’est paradoxalement son enfant qui lui sauve la vie. Juste après l’incident, tous deux se remettent de leurs émotions sur un banc, et l’enfant se demande pourquoi tous les passants marchent si vite… Ce à quoi la maman répond qu’ils ne sont pas si « pressés », finalement ! Encourager l’enfant à continuer de prendre son temps, tout en mettant subtilement le parent face à ses responsabilités : l’ambition de cet album semble atteinte, puisqu’elles nous poussent à prendre du recul sur notre organisation en tant qu’adultes, quitte à oublier volontairement certaines choses, au profit d’instants partagés ensemble, tellement précieux.
Résumé de l'Histoire
Vite, vite ! Toujours plus vite… Des matins pressés, quotidiens, que les parents connaissent par cœur : vite pour finir son petit-déjeuner, vite pour mettre ses chaussures, vite pour prendre son sac… Dans cet album illustré avec humour, Magdalena et Isabelle Maroger mettent adroitement en scène une maman furieuse et stressée, face à un enfant calme et patient, qui lui demande sans cesse d’attendre. Ici, les personnages en couleurs évoluent dans des décors au crayon, ce qui met en valeur leurs émotions : la colère, la tendresse, l’amour… Sans culpabiliser les parents, ce livre met ainsi en lumière les injonctions données aux enfants d’aujourd’hui, afin qu’ils se pressent, toujours davantage. Inévitablement, ils finissent par s’énerver face aux petits qui ne sont pas sensibles à la notion du temps qui passe, et aux aiguilles de l’horloge qui défilent.
Nicolas Allan, Kaléidoscope
à partir de 4 ans
Le jour où votre enfant vous demande : « Comment fait-on les bébés ? » C’est simple, c’est drôle mais surtout : c’est très bien expliqué !
Drôle de petit héro que ce spermatozoïde qui nous raconte de façon très ludique et décomplexée l’histoire de sa conception et future vie de bébé. Bien qu’il soit toujours plus pertinent de laisser l’enfant réfléchir par lui-même à ces questions de fond (comment fait-on les bébés ?), ce livre est intéressant à plusieurs titres : il a le grand avantage de poser des mots et des images simples pour venir en aide aux parents ne sachant comment répondre à leur enfant sur le sujet, notamment vers 4-5 ans, à la période œdipienne et/ou lorsque la maman attend un autre enfant.
Pas d’inquiétude, certaines dessins (style BD) pouvant apparaitre « très libres et directs » du point de vue des adultes, ne seront véritablement perçus et interprétés par les enfants qu’à mesure de leur capacité intellectuelle et développementale. Ce livre permet aussi aux jeunes lecteurs de découvrir l’anatomie masculine et féminine, sans que ne soit dévoilée de façon trop explicite la sexualité des adultes, ceci laissant encore pour un moment libre court à leur imagination et théorie sur le sujet.
Ole Könnecke, Kaléidoscope
à partir de 4 ans
Je l’utilise en psychothérapie de l’enfant pour le soutenir face à ses peurs et l’aider à dépasser son sentiment d’incapacité (scolaire, émotionnelle, relationnelle…). L’enfant s’identifie très vite à Burt, ce petit oiseau espiègle qui cherche à se détourner de la tâche qui l’incombe par tous les moyens mais qui, au prix d’un grand courage et de persévérance, parviendra à faire le « grand saut ». L’encouragement de ses pairs offre également le soutien social sur lequel l’enfant peut s’appuyer pour se dépasser pleinement. Rire garanti face à une histoire très simple qui fera écho durablement et sur laquelle votre enfant pourra s’étayer au quotidien. Un petit livre efficace.
Résumé de l'Histoire
Burt va le faire. Il va le faire, c’est sûr, il est trop fort Burt, quand il dit qu’il va faire un truc il le fait, d’ailleurs, hop, le voilà qui prend son élan, c’est sûr, certain, il va le faire…Ou pas. Enfin, si, il va le faire, il doit le faire parce qu’il s’est préparé mentalement et physiquement, il a tout bien vérifié alors, hein, pas de doute, il va le faire. En plus, faut bien dire, tous ses copains sont là pour l’encourager donc là, faut y aller! Donc, Burt prend son élan et… Il saute, les yeux fermés. Voici un album consacré à l’audace, et à ses meilleurs alliés, la chance et les amis, sans oublier la mère de toutes les réussites : l’humour.
La littérature de jeunesse offre aux adolescents des occasions, de visiter des univers multiples, de penser, de rêver, de rire et de pleurer, d’aimer, de comprendre, de partager, de rencontrer, au plus vrai, le sensible, l’affecté, le réel et le rêve, de s’échapper et de se retrouver, de trouver du sens. Au cœur des situations fictives, l’adolescent va parfois se reconnaître, et vivre, le temps de sa lecture, par procuration, des expériences inédites qui vont enrichir sa propre expérience, l’ouvrir à l’altérité, comprendre pourquoi il a été touché, imaginer des solutions sur les pas d’un héros qui traverse des épreuves ». Comme la formulé Patrick Ben Soussan, « c’est cela aussi qu’apporte la littérature de jeunesse à ceux qui ne sont plus des enfants, des retrouvailles, non pas avec leur enfance, perdue, inaliénable, mais avec des parts d’eux-mêmes, étranges et étrangères parfois, qu’elle leur révèle, à leur insu ». Un précieux media au cœur de cette période délicate qu’est l’adolescence où la quête identitaire et de sens est fondamentale.
Nathalie Lagacé, Éditions de l’Isatis
à partir de 13 ans
Avec des illustrations époustouflantes, cet album aborde le corps et ses changements au fil du temps, ses contraintes physiques et ce qu’elles impliquent, ses possibilités, les choix qui s’offrent (ou non) à nous, le regard des autres, de soi, ce qu’on s’inflige ou rejette, les combats qui ont été ou sont menés, les stéréotypes à détricoter. Un album nécessaire qui honore et allège cette part de féminité. Un roman graphique qui parle de sexualité, d’égalité, d’acceptabilité. Texte audacieux, réaliste. Un excellent ouvrage pour aborder la puberté chez les jeunes. Un livre pour se découvrir, s’aimer et s’accepter.
C’est vraiment un album coup de cœur et essentiel à mon avis.
Résumé de l'Histoire
« Des seins aux diverses humeurs. Des seins lourds, petits, ronds ou longs; en forme de courges, de poires, de cerises ou de melons. » D’une grande douceur et avec respect, sur un ton empathique, ce livre présente les questionnements et les émotions que peuvent susciter les seins tout en rappelant leur rôle essentiel dans la vie des femmes. Tantôt assumés, tantôt désirés ou mal aimés… mais toujours symboliques de la féminité. Ce livre magnifique, à la prose fine et délicate, n’en est pas moins percutant. Les seins, lorsqu’ils se pointent chez une fille, changent à jamais le regard que les autres posent sur elle, autant que le sien. Le parcours de chacune est jonché de leur présence.
Nathalie Lagacé, Éditions de l’Isatis
à partir de 12 ans
L’un des derniers-nés de la collection «Griff» s’attaquant à la violence relationnelle. Un thème difficile à présenter sans tomber dans les clichés, mais ici c’est réussi ! Un livre à mettre entre les mains des éducatrices spécialisées des écoles secondaires, sans contredit.
Voici donc une histoire pas gentille du tout. Ici point de sauveur sur un cheval blanc, point de vengeur masqué. Cette relation d’un lapin et d’un Renard et clairement voué au pire. On parle ici de violences conjugales, de relations de pouvoir, de domination et manipulation psychologique et des difficultés à se sortir de cet engrenage destructeur. Nathalie Lagacé ne parle pas que de violences physiques, mais aussi de celle, souvent plus insidieuse, qui est psychologique. Elle nous parle aussi de la honte que la personne subissant ces violences ou la manipulation de son partenaire peut ressentir ainsi que de l’importance de se pardonner soi-même.
Clairement un ouvrage à relire et surtout à partager. Il peut d’ailleurs très bien résonner chez les adolescents plus âgés ou jeunes adultes pour en parler et prévenir. J’ai beaucoup apprécié les dernières pages évoquant des situations et une analyse de certaines situations verbales. Les illustrations très douces par moment offrent un contraste saisissant avec le texte. Les mots sont percutants, les dessins magnifiques et significatifs. Sans être moralisateur, le message est bien véhiculé.
Lucile de Pesloün, Collection Griff
à partir de 11 ans
On peut souffrir de l’intérieur et n’avoir aucun bleu sur le visage, aucune ecchymose à montrer. Difficile d’imaginer ce qui se passe à l’intérieur, de voir la tempête et les fusées qui traversent nos pensées. Un roman graphique d’une beauté infinie, d’une grande sensibilité et compilant de nombreux témoignages auxquels on peut facilement s’identifier. Une vingtaine de personnages confient ici, en textes et en images, un petit moment de leur détresse avec le quotidien. Un roman graphique qui aborde le thème de la santé mentale de manière intime et sans complaisance avec des illustrations poétiques et métaphoriques qui s’ancrent complètement dans la réalité. Ce livre s’adresse à tous, autant ceux qui souffrent de troubles psychologiques et qui vont se reconnaître dans les personnages, que ceux qui ont du mal à comprendre la réalité des personnes en souffrance. Un indispensable pour ouvrir la discussion sur la santé mentale avec les adolescents.
C’est le genre de livre qui vous reste en tête et sur le cœur. Il rend triste et réconforte en même temps. Chaque page est une nouvelle histoire humaine, unique et touchante. Nos yeux se perdent volontairement dans les illustrations et nous laissent méditatifs. C’est criant de vérité, d’une beauté et d’une tristesse à couper le souffle. Un livre sensible pour ouvrir l’esprit.
Pascaline Nolot, Scrineo
à partir de 15 ans
C’est un roman bouleversant qui ne laissera pas indifférent. Lyra attend à l’hôpital que sa grand-mère la rejoigne. Autoritaire, la vieille femme est son seul soutien face à un père qui accuse sa femme d’adultère et la bat. Depuis de longues années, Lyra a l’habitude de panser les plaies rouge sang, à défaut d’aider le cœur, et de protéger ses deux jeunes frères en fuyant la maison aux moments les plus critiques. Elle attend donc, et raconte des bribes de souvenirs, des jours aux couleurs compliquées, du doré au noir, du rose au polychrome. Les pensées de l’adolescente ne cessent de se tourner vers les jours précédents ne comprenant pas grand-chose aux cris dans la maison… Tout bascule lorsque la jeune fille réalise pourquoi elle est là. Elle parle à sa mère, sa mère aimante et faible. Et puis la vérité éclate dans les dernières pages, que n’aura pas vue venir le lecteur et qui donc l’impactera avant qu’il ne la comprenne, évidente…
Raphaële Frier, Nathan
à partir de 15 ans
« Je suis enceinte. Temps archi mort. Céleste vient de m’électrocuter. J’ai tout le corps qui grille. »
Damien, 16 ans, sort depuis quelques mois avec Céleste, la fille la plus chouette du lycée. Tout à leur passion naissante, ils oublient parfois de se protéger… Jusqu’au jour où Céleste tombe enceinte. Damien prend peur. Il s’enfuit, et la laisse affronter seule cette situation. Cette grossesse, ce sera sans lui… Un roman court, à lire en moins d’une heure, pour les adolescents dès 15 ans traitant avec réalisme de la sexualité et de la maternité au cœur de l’adolescence. Ce roman est impactant dans son évocation du sentiment d’abandon et les ressources pouvant être saisies pour en sortir.
Anne Cortey, L’École des loisirs
à partir de 13 ans
À travers les yeux de Zoé et son équilibre fragile, Anne Cortey suit ses personnages avec intensité, mais sans mélodrame. Chacun raconte son expérience de vie fondatrice sur une page de couleur verte (espoir !), ramenant la douleur non au rang de souvenir, mais de situation à dépasser. On joue de la musique pour s’exprimer, on pédale à vélo pour avancer, on vit et on grandit… Un roman permettant d’intégrer que ce qui est important n’est pas ce qui nous arrive mais ce que l’on fait de ce qui nous arrive. Un texte inspirant de transcendance et de vitalité si fondamentale dans cette période inconfortable qu’est l’adolescence.
Résumé de l'Histoire
Dans la vie il faut se battre. Zoé le sait bien en arrivant dans ce nouveau collège, avec tous ces nouveaux camarades. Elle lie de nouvelles connaissances : Gloria atteinte d’une leucémie qui pétille sur Instagram, Achille le solide amoureux, Ugo le teigneux qui cache sa détresse. Au fil du temps et des événements, chacun dévoile sa vérité et ose s’aimer. À chacun ses manières de se réaliser, contre ses parents, contre la maladie, contre soi-même parfois. Et à chacun ses instruments : un appareil photo pour capter la beauté du monde, un ukulélé pour l’enchanter, un skateboard pour le parcourir. Mais seul, c’est toujours plus difficile. Pour Zoé, le moment est venu de jouer collectif. Une bande de copains est née.
Marie Desplechin, L’École des loisirs
à partir de 13 ans
L’enfance, selon Marie Desplechin et Claude Ponti, est à prendre avec des pincettes, à considérer comme un âge précieux, essentiel, incontournable, comme un passage obligé où les rêves deviennent possibles, où l’on prépare, pour plus tard, l’adulte qui sommeille encore. Marie Curie, Edith Piaf, Ganesh, Charles de Gaulle, Lewis Caroll, Anne Frank… par leurs histoires, leurs bonheurs ou même leurs malheurs, ils redonnent à l’enfance toute son importance, encourageant les jeunes lecteurs à surmonter, comme des montagnes enneigées, les difficultés. « Parce que sans enfant, il n’y a pas d’adulte. Tout simplement ». Un album coup de cœur et coup de pouce pour y trouver des repères lumineux en plein tumultes de adolescence !
Résumé de l'Histoire
Marie Desplechin et Claude Ponti ont décidé ensemble de nous raconter soixante-deux débuts de vie de personnages historiques célèbres. Des hommes et des femmes, plus ou moins connus mais qui ont tous marqué leur époque. Les choix étonnent, ravissent. Sur la page gauche, le nom de l’heureux élu, un descriptif en quelques mots bien choisis et remplis d’humour, un épisode de l’enfance, et à la fin le rapide devenir du jeune biographié. Sur la page droite, un dessin de Claude Ponti - ou pas - ou un collage à partir d’une photographie. Très bien fait, l’ouvrage pertinent invite à la réflexion. Les jeunes années influent-elles vraiment sur notre vie adulte ? Faut-il forcément être grand pour faire de grandes choses ? Qu’est-ce qu’être célèbre ? Dans quels champs se manifestent les talents ?
Padma Ventraman, L’École des loisirs
à partir de 12 ans
Padma Venkatraman nous propose de suivre le parcours extraordinaire d’une adolescente, qui décide de prendre son destin en main pour tenter de survivre… ou de vivre tout simplement. Ce roman est merveilleusement bien écrit, est empreint d’une certaine poésie. Sans brusquerie, elle aborde l’histoire de ces enfants abandonnés et livrés à eux-mêmes, abordant castes, religions, handicap, place des femmes. Le récit est poignant et ne cache aucun aspect de la misère mais sait aussi rester tendu vers l’avenir comme tous les enfants et adolescents du monde le sont. Superbe, une ode à la résilience, à l’ouverture, à la transcendance, à la puissance élan vital si précieuse à l’adolescence.
Résumé de l'Histoire
Viji, dix ans, n’est pas heureuse : elle vit entourée d’un père violent et d’une mère aimante mais dominée. Le soir de son onzième anniversaire, la narratrice assiste, une fois de plus, à une scène trop fréquente…Ne le supportant plus, elle décide de fuir loin de ce père brutal, avec sa grande sœur Rukku, une jeune fille différente mais au caractère lumineux, « car attendre c’était laisser à la peur et au doute une chance de me ralentir ». Cette fugue sera l’élément déclencheur : sa vie, son avenir, son devenir, vont être bouleversés. En quittant leur foyer, les deux sœurs prennent rapidement conscience d’un fait : seules, sans argent, dans la rue, elles ne peuvent plus compter que sur elles-mêmes. Viji et Rukku vivent alors une véritable épopée. Elles se créent une nouvelle famille. Viji se doit de relever la tête et d’avancer pour elle et pour sa sœur. Affrontant le désarroi, la désillusion et les violences, elles seront tiraillées par la faim, hantées par la peur mais, toujours, elles garderont espoir. Espoir en l’Autre, en l’Humanité.
Alexandre Chardin, Casterman
à partir de 14 ans
Une atmosphère intense, mélancolique, belle, il suffit de se laisser porter par les rencontres poignantes de Gabriel. Très vite, le lecteur comprend que ces personnages rencontrés au détour des routes, conduiront le héros vers une cicatrisation, une possibilité de faire son deuil… et lui donneront peut-être la force de pardonner à ce père disparu. Évoquant un sujet grave, mais ne sombrant jamais dans le morbide, Alexandre Chardin signe un roman lumineux. Il traite du deuil, du regret, de la colère enfouie, avec une tendresse incroyable Gabriel joue aux durs, mais le parfum de sa mère dont il s’asperge chaque jour, offre l’image d’un garçon au très grand cœur, pétri de souvenirs funèbres et douloureux, auquel le lecteur adolescent s’attache et peut s’identifier. L’émotion est au rendez-vous de toutes les pages. Chacun vit la mort à sa façon.
Résumé de l'Histoire
C’est l’histoire d’un deuil. Enfant, Gabriel a perdu un père qu’il détestait. Adolescent, il doit affronter la disparition brutale de sa mère adorée, Stella. Gabriel ne dit trop rien, mais son coeur saigne. Quand il apprend que sa mère a souhaité être enterrée à côté de son père, c’est trop pour lui. Avec la complicité d’une vieille amie de Stella et du gardien du cimetière, Gabriel vole le cercueil, le transforme en caisse à faire rouler derrière lui, et part à l’aventure. De rencontres en fatigue, de pleurs en découvertes, Gabriel va faire son deuil à sa façon et trouver le refuge ultime de Stella.
Estelle-Sarah Bulle, L’École des loisirs
à partir de 12 ans
Il y a des secrets qu’on s’empresse de répéter, même si on a promis le contraire. Et puis il y en a d’autres qui poussent dans un jardin tellement secret qu’on ne veut pas les partager. C’est le cas d’Issa. De huit à douze ans, elle s’est tue. Elle a porté son terrible secret (elle est persuadée d’avoir causé la mort d’un de ses camarades) comme une punition. Toutes les nuits, cette fillette devenue adolescente lutte pour chasser les cauchemars qui la hantent. Le déménagement dans une autre ville la soulage, mais n’efface rien. Culpabilité, harcèlement ; c’est trop lourd. Une rencontre salutaire va accélérer le processus de libération de l’adolescente, lui donnant la possibilité de réécrire l’histoire autrement.
Estelle-Sarah Bulle exprime à travers son héroïne notre capacité à créer, à partir d’une situation, des scénarios catastrophes souvent bien éloignés de la réalité. C’est la douloureuse expérience que traverse Issa, jeune fille d’immigrés africains. Le dénouement, heureux, clôt ce court récit à l’écriture émouvante et à la trame originale.
Elsa Devernois, L’École des loisirs
à partir de 13 ans
Louis est parti pour une semaine en tête à tête avec son père à voyager dans une camionnette toute cabossée. Autant dire qu’il n’attend pas beaucoup de chose de ses vacances dans le Jura. Depuis que ses parents se sont séparés, lui et son père communiquent très peu. Quelques mails. Aucun coup de fil. Et il faut bien l’avouer, pas grand-chose à se dire. « Deux taiseux de père en fils », pense Louis ! Et s’il se trompait ? Leur arrestation par des douaniers et quelques jours passés dans un camping vont changer à jamais le regard que Louis portait sur son père. Et remettre en question tous les liens qui l’unissent à sa famille.
Un roman émouvant émergeant le jeune lecteur au coeur de la relations père/fils à l’adolescence souvent mouvantes et délicates, évoquant les traces d’une séparation, d’un divorce au sein du système familial. Le récit est bien mené et réussit son ambition : Rien n’est figé, tout est mouvement et aussi pour le meilleur.
Neal et Jarrod Shusterman, Casterman
à partir de 15 ans
Ivy et Isaac ont les mêmes parents, et des personnalités très différentes : la rebelle droguée et le sportif bon élève. Mais Ivy tente de se désintoxiquer avec d’autres médicaments, et Isaac tombe dans la dépendance chimique après une foulure de cheville. Leurs parcours se croisent le long d’un quotidien non linéaire, ainsi que de celui… des molécules elles-mêmes, personnifiées et réunies dans des familles. Elles prennent la parole, interagissent entre elles, mais aussi avec les humains.
Alors que les drogues murmurent à leur oreille tout le bien qu’ils peuvent retirer de leur usage, Isaac et Ivy oublient peu à peu tout le mal qu’elles leur font. Inéluctablement, les deux adolescents sont emportés dans la spirale infernale de l’addiction… Un récit original traitant d’un thème incontournable à l’adolescence, période à haut risque. Une prévention efficace pouvant soutenir le dialogue.
Être ou devenir parents est un rôle difficile, pouvant être couteux émotionnellement et psychologiquement. Comme l’a si bien formulé Patrick Ben Soussan, « c’est un rôle que l’on ne peut apprendre que par l’expérience, en observant son enfant et ses réactions, en faisant l’effort de comprendre ce qu’il essaie d’exprimer, en se donnant la peine d’inventer des réponses, en étant créatif. On commet donc nécessairement des erreurs avant de comprendre ». Et cela n’est pas un drame. « Les enfants ont l’aptitude d’accepter des parents imparfaits, et ainsi d’apprendre de leurs doutes, hésitations et tâtonnements. Eux aussi observent leurs parents, leurs manières d’être. Ils analysent, tirent des conclusions et tout cela éduque leur pensée. »
Certains parents rencontrent des difficultés à jouer avec leur enfant, à partager de coeur à coeur, à faire des choses plaisantes avec lui. Ils ne s’autorisent pas ou ne parviennent pas à retrouver les mots et à reconquérir ce monde de leur enfance ou de leur adolescence. « Souvent parce qu’il y a eu des accrocs dans leur histoire. Tout parent est possédé par son passé et par celui de ses propres parents, donc en proie à des spectres avec lesquels il doit composer. » Et cela peut gêner la relation avec son enfant. Voici des ouvrages inspirants pouvant porter de possibles graines d’ouverture et de créativité dans ce rôle délicat qu’être parents.
Pascal Deru, L’instant présent
Parents, grands-parents : laissez-vous entraîner par le formidable passeur de jeu qu’est Pascal Deru. Ses mots donnent des ailes à l’envie de jouer et de se relier, même quand vous n’en avez pas envie, pas le temps, pas la disposition d’esprit ; même quand vous pensez ne pas savoir jouer ou même ne pas aimer jouer. Ce livre embrasse le vaste champ du jeu, depuis les jeux de construction en bois jusqu’aux jeux de stratégie en passant par les jeux de plateau, de cartes et les jeux coopératifs… L’auteur nous partage de nombreuses expériences concrètes et livre des idées pour créer du lien de jeu entre parents et enfants mais aussi entre adultes. Un livre tendre et dynamique. Une ode au jeu ! Une ode à la joie !
« Ce n'est pas le beaucoup que nous jouons qui compte, mais bien la manière dont nous y sommes totalement présents, totalement engagés, totalement abandonnés. Un adulte qui joue quelques minutes avec cette intensité de présence, donne et reçoit mille fois plus qu'un adulte qui joue une heure pour faire plaisir. » « À travers des gestes de jeu et d'infinis recommencements, je lui dis sans le dire : N’aie peur de rien ; Bougeons des éléments et trouvons des réponses. » Le Jeu est un cadeau dont nous soupçonnons rarement la générosité. Une famille devient plus belle lorsqu'elle se donne le temps du jeu. La première grâce du jeu est sa gratuité. Et c'est sa force et c'est son chemin pour devenir un mot d'amour. »
Patrick Ben Soussan, Erès
« Dans Ma bibliothèque idéale pour les tout petits – de leur naissance à leur entrée en maternelle s’il fallait donner un âge -, il y a des albums et des albums, en étagères repues. Mais peu, à peine 20 livres m’accompagnent depuis des années. Comme une trousse de secours où seul l’indispensable se mérite. » Voilà un des livres les plus précieux pour prendre soin des tout-petits !
Avec sa sélection extrêmement resserrée d’albums de la littérature de jeunesse, Patrick Ben Soussan nous offre avec générosité son cabinet de curiosités et tout ce qu’on peut y trouver : un véritable capharnaüm de mots, d’histoires, d’images. Dans ce dialogue impromptu entre texte et illustrations, dans l’épure de certains albums ou l’exubérance des autres, il y voit les rires ou les chagrins qu’ils renferment. Il invite les lecteurs, petites et grandes personnes, à respirer dans leurs pages, à s’y cacher, à mêler les sens, vision, sensation, odeur, toucher, pour donner au monde une forme, un contour qui n’est pas que « visible », qui est vivant. A lire absolument avec « Les livres et les enfants d’abord ! » pour une immersion dans un univers d’où vous ne ressortirez pas indemnes.
Suzanne B. Robert-Ouvray, Desclée de Brouwer
Il ne suffit pas d’aimer son enfant pour qu’il se développe harmonieusement. Car, ajoute Suzanne Robert-Ouvray, si tout commence dès la naissance avec les soins quotidiens, les échanges affectifs, la sécurité émotionnelle, il faut aussi l’aider à organiser sa tonicité afin que sa motricité et ses comportements soient adaptés à ses besoins. Avant même de parler, c’est avec ses tensions musculaires et organiques que le bébé répond aux stimulations de son environnement. Bien avant les mots, c’est avec ses tensions et ses détentes, ses pleurs et ses sourires que le bébé manifeste sa vie affective à son entourage. L’adulte en appui sur son histoire personnelle, sur ses ressentis et ses fantasmes répond à ces manifestations toniques et émotionnelles. Grâce à ces échanges précoces, à partir d’une même matrice, le corporel et le psychisme de l’enfant se différencient et créent un ensemble de liens psychomoteurs qui le personnalisent. Par ignorance, banalisation ou incompréhension, un défaut de soutien de l’enfant ou des gestes de maltraitance peuvent provoquer de graves perturbations relationnelles.
Emaillé d'exemples concrets, cet ouvrage accessible propose une théorie de l'étayage psychomoteur à tous ceux qui ont la tâche délicate d'aider les enfants à grandir et à se développer. Ce livre est une perle pour conscientiser et intégrer la puissance du langage tonico-émotionnelle entre son enfant et soi, parent pour des liens apaisés et étayés.
Chantal Grosleziat, Erès 1001 bb
Les bébés sont des chasseurs de sons. L’oreille aux aguets, le bébé écoute déjà. Il butine paroles, musique, sons, bruits pour s’élancer, de vocalises en imitations sonores, des bruits du corps aux bruits des objets vers les instruments et leur musique. Chantal Grosléziat montre ici l’importance des relations affectives et de l’écoute des sons comme objets de jeu. « Parce qu’il n’y a rien dans l’intellect qui n’ait été d’abord dans les sens » (Michel Serres).
Sensible aux variations d’ambiances sonores, il renvoie en écho son bien-être, mais aussi son inconfort ou ses peurs. Chanter ou jouer de la musique avec de tout-petits enfants implique de la part de l’adulte, une disponibilité, une façon de savourer l’instant, de prolonger une expression, une émotion. C’est à la fois ressentir un mouvement, un toucher, un regard, un sentiment, une façon d’être. Tout le monde peut chanter, jouer de la musique, mais beaucoup d’adultes n’osent pas. L’objet de ce livre est d’enrichir ces premiers savoir-faire, ces premiers émois musicaux.
Résumé du Livre
Depuis les années 80, les chercheurs ont accumulé des données de plus en plus précises sur les perceptions auditives du nourrisson. De leur côté, des musiciens, pédagogues passionnés d’aventures musicales, animateurs de groupes d’enfants, se sont tournés vers le monde des tout-petits. C’est de cette rencontre qu’est né ce livre. Tous les adultes sont émerveillés devant un nourrisson qui écoute intensément une musique, qui babille, chantonne, avide d’échange et de relation avec les êtres qui l’entourent. Ce livre s’adresse aux parents et aux éducateurs dont la présence sensible et créative auprès du bébé, peut enrichir ses premiers émois, ses premières découvertes du monde sonore et de la musique. En avant la musique !
Thibault Bérard, J’ai Lu
« Les enfants véritables » est un roman simple mais vrai ; c’est une histoire de deuil, de reconstruction. Mais c’est aussi une histoire d’amour. Ou plutôt des histoires d’amour et de familles. La famille, qu’est-ce que c’est exactement ? Est-ce que ce n’est pas justement une histoire d’amour ? Entre souvenirs d’enfance et photographies du présent qui posent les fondations d’une famille en devenir, Thibault Bérard interroge le lien maternel et démontre que ce lien n’est pas forcément celui du sang, qu’il peut « exister » de différentes manières, qu’il n’y a pas qu’une seule « bonne » recette, que seuls l’amour et la patience permettent de tisser des liens forts. « (…) être une maman, c’est certainement être là, avant tout ; mais parfois, c’est aussi ne pas y être, pour laisser à l’autre le temps de trouver sa place. C’est aussi s’employer à ne pas être uniquement une maman. » Des thèmes forts sont abordés dans ce roman : la famille, l’amour maternel, l’abandon, la peur de la mort et de la maladie mais surtout et avant tout la beauté de la vie et la lumière qui se cache derrière chaque épreuve.
Résumé de l'Histoire
Cléo est une jeune femme à l'image de son rire : solaire. Dès l'enfance, elle a appris à franchir d'un bond fougueux les obstacles que la vie, joueuse, lui présente. Pourtant, tout n'est pas que lumière dans son monde... Mais par-delà ses failles et ses blessures, elle avance. Lorsqu'elle croise le chemin de Théo, lui aussi accidenté de la vie, elle est bien décidée à lutter pour leur droit au bonheur. Théo est veuf ; il a deux enfants. Comment les choses pourraient-elles être simples ? Guidée par sa soif inextinguible de vie, Cléo engage son plus beau combat pour leur amour, cette aventure folle, et, surtout, pour ce lien véritable plus fort que tout - plus fort que celui du sang - entre elle et leurs enfants. Thibault Bérard nous entraîne au cœur de vies entremêlées par le pouvoir des épreuves relevées et signe une ode au lien maternel sous sa forme la plus pure, la plus belle et la plus véritable.
Escabelle, Erès
En ces temps de redistribution incertaine et conflictuelle des places de chacun, comment se structurent psychiquement les différences entre le masculin et le féminin, le paternel et le maternel ? Comment les « désirs de pères » se construisent-ils aujourd’hui, à l’articulation d’histoires singulières et des mutations sociales en cours ? La disparition d’une norme identificatoire unique est-elle, pour ceux qui deviennent ou souhaitent devenir pères, rupture dans la transmission, promesse d’un accès plus aisé à leur part féminine, source de libertés et de fragilités inédites ? Les auteurs explorent ici en quoi les métamorphoses des représentations conscientes et inconscientes de la paternité modifient le devenir de l’enfant, la manière d’être parent. Un livre passionnant accordé aux pères.
Catherine Dumonteil-Kremer, La Plage
Prendre du temps pour jouer avec son enfant n’est pas du temps perdu ! Au contraire : rire, chahuter ou se rouler par terre permettent de se reconnecter avec l’enfant, de relâcher les tensions, de donner de l’attention personnalisée, de souder la famille, de se fabriquer des souvenirs… Rire permet aussi de sortir des impasses relationnelles avec les petits comme avec les adolescents.
Ce livre nous offre une approche différente du jeu : jouer pour améliorer les relations avec nos enfants. L’auteur nous amène aussi à réfléchir à notre propre vécu du jeu, à dépasser la gêne, l’ennui, le sentiment de perdre son temps … pour jouer vraiment avec ses enfants, entrer dans leur monde et privilégier le plaisir de vivre ensemble. L’auteure propose concrètement une cinquantaine de jeux spontanés simples à mettre en place, ainsi qu’une sélection de jeux de société coopératifs et de jeux de plateaux originaux. A vous de jouer !
Nathalie Levisalles, Fayard
Ce livre aussi riche que plein d’humour nous offre une étude sur l’adolescent, cet être déconcertant prêt à tous les risques et à toutes les expériences.
Alors…Qu’est-ce qu’un adolescent ? Et bien, un jeune être humain, pas tout à fait adulte et plus tout à fait enfant, qui se couche tard et se lève encore plus tard, s’affale dans tout ce qui ressemble à un fauteuil et a des états d’âme parfaitement imprévisibles ? L’adolescence est-elle un cadeau (empoisonné ?) de l’Évolution ou une invention de la société occidentale du XIXe siècle ? Cet essai vif et original nous rappelle qu’un adolescent, c’est aussi et surtout un corps et un cerveau soumis à des modifications étonnantes: explosions hormonales, maturation neurologique, poussées de croissance spectaculaires… Il nous apprend que cet être déconcertant, souvent étrange et pourtant très familier, prêt à tous les risques et à toutes les expériences, découvrant l’amour et le monde, est un passionnant sujet de recherche pour les biologistes, les anthropologues, les neurologues et autres spécialistes des grands singes, en particulier des bonobos…
Maria Housden, Presses de la Rennaissance ou Pocket
Certains livres sont de précieuses offrandes. Le cadeau d’Hannah est un de ces livres. Au fil des pages, Maria Housden partage avec nous la leçon de vie qu’elle a reçue de sa fille Hannah, décédée d’un cancer à l’âge de trois ans seulement. Une leçon de courage, d’honnêteté et de joie.
Hannah a affronté sans peur la maladie et la mort, et fait preuve d’une irrépressible envie de vivre. La petite fille qui portait ses chaussures rouges favorites dans la salle d’opération a changé la vie de tous ceux qui ont croisé son chemin. Dans ce récit inoubliable, Maria Housden nous fait le cadeau des derniers mois de sa fille, et perpétue l’esprit indomptable d’Hannah, qui lui a appris ce que joie, foi, compassion et merveilleux veulent dire. Le cadeau d’Hannah apporte le réconfort et redonne confiance dans le pouvoir de l’amour. Une leçon de courage, d’honnêteté et de joie.
Mei Ling Hopgood, JCLattès
Tour du monde curieux des méthodes éducatives, étudiant des problématiques aussi universelles que l’heure du coucher, l’apprentissage de la propreté, les repas, ou les activités ludiques. L’auteure a interrogé des parents issus des cultures les plus diverses, ainsi que des anthropologues, des éducateurs, et des experts en puériculture.
Ce Livre offre un regard original sur l’éducation à travers les cultures nous offre non seulement la possibilité d’expérimenter certaines de ces traditions mais nous prouve également qu’il y a mille et une façons d’être de « bons parents ». Un recueil dépaysant pour nourrir la créativité mais surtout ouvrir les regards et les possibles…
Catherine Potel, Eres
La valeur symbolique et initiatique de l’eau est connue. L’eau offre au tout-petit et à ses parents de multiples champs d’expérience et d’expression. Le corps s’y révèle, s’y construit, s’y libère, et l’esprit y joue avec sérieux d’infinies gammes où se croisent intégration, autonomie, séparation.
Cet ouvrage retrace la richesse du parcours psychomoteur du bébé qui, dès l’âge de 4 mois, découvre l’eau avec ses parents, dans le plaisir de ses expérimentations sensorimotrices et émotionnelles grâce à l’accompagnement corporel juste et tranquille des adultes : portages, soutiens, favorisant l’aisance, la liberté de mouvement et la construction psychocorporelle de l’enfant. Les professionnels de la petite enfance et les parents trouveront ici matière à penser l’eau comme médiation de jeu et de relation. Êtes-vous prêts à vous jeter à l’eau ?!
Laura Pigozzi, Eres
Dans une belle écriture, où se conjuguent savoir et expérience, psychanalyse et littérature, Laura Pigozzi mène une analyse rigoureuse sur les dégâts que provoquent l’évolution de la famille contemporaine et la place accordée à la mère exemplaire.
Elle analyse et met en cause les nouvelles coutumes affectives et relationnelles au sein de la famille, où le besoin de dépendance, poussé à l’extrême, pervertit toute relation. Déclinant les diverses formes sous lesquelles cette dépendance s’exprime, elle décrit avec minutie ce qu’elle appelle les « familles claustrophiles » où ce qui prévaut c’est l’amour tourné vers l’espace clos de la famille au détriment de la rencontre et de l’ouverture. Dans ces temps incertains, promouvoir la famille comme l’ultime refuge entretient une attitude de peur vis-à-vis de l’étranger qui a des conséquences sur les plans social et politique.
« J’ai écrit ce livre pour les enfants qui ont le besoin biologique, psychique et éthique de survivre au trop d’amour des parents. » L. P.
Laetitia Darnis – Psychopraticienne & Formatrice Professionnelle
Cabinet de Psychothérapie & Développement
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